Lucie Jean – Quartiers d’hiver
Biographie
Née en 1978, Lucie Jean vit et travaille à Paris et Bagnolet. Diplômée de l’École Estienne en 1999 et de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2003, elle a effectué des résidences d’artistes au Québec, en Finlande, au Japon, et en Islande.
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» La pêche blanche désigne la pratique de la pêche à travers un trou creusé dans la glace.
Cette forme de pêche, dont l’origine est attribuée aux amérindiens, s’ancre dans une réelle tradition populaire au Québec.
La pêche blanche s’y pratique en extérieur, bien sûr, mais également en intérieur, dans de petites cabanes construites autour du trou. L’intérieur devient alors un endroit privilégié pour accéder aux profondeurs, telle une fenêtre vers un monde sous-marin. C’est cette dimension paradoxale qui a intéressé Lucie Jean et inspiré sa série Quartiers d’hiver.
A travers ce travail, Lucie Jean documente la vie de ces « pêcheurs d’intérieur » et la micro-société qui se crée le temps d’un hiver sur cette glace hostile à la vie humaine et réalise une typologie des constructions apparaissant à la surface de la glace. Cabanon ou véritable chalet, chacune de ces habitations construit son identité propre : façades personnalisées, intérieurs décorés ou bruts, confort moderne ou précaire, au sein d’un village sur glace ou isolée.
La série Quartiers d’hiver questionne également le paysage et l’impact de l’Homme sur celui-ci, nous nous trouvons face à des champs de glace, des horizons blancs, qui se retrouvent subitement, et de manière provisoire, transformés par l’Homme.
L’horizon, habituellement liquide, se transforme soudain en une surface hospitalière et se couvre temporairement d’une cartographie insoupçonnée, où les animaux, les motoneiges et les pêcheurs sur glace tracent de nouvelles trajectoires.
Lucie Jean pose, à travers ce travail, la question de l’impact de l’Homme sur le paysage et de la manière dont il se l’approprie et le modifie le temps d’une saison.
A la manière d’un travelling, la photographe s’approche, entre dans ces cabanes, et nous livre les portraits d’hommes et de femmes s’inventant de fragiles bulles de vie afin de traverser l’hiver. »
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Projet réalisé à l’occasion d’une résidence
à Langage Plus, Centre d’art actuel d’Alma,
en collaboration avec le Centre Sagamie,
d’une bourse du Conseil des arts et des lettres
du Québec,
dans le cadre des Pépinières européennes